Le téton.

N’embrassant guère la calomnie de ce monde désinvolte et méprisable,  un bonheur méconnaissable et  des pincements de réalité atrocement triste. Airant, pleurant et jamais gagnant.
La portière est ouverte, les fenêtres aussi, mais aucun mur ne sépare l’embrouillant son de la trahison et le pacifique bâillonnement de l’innocence, le combat ne s’épuise point. Le sang et la colère n’emportent jamais la partie, mais la passion et la raison équilibrent un monde prostitué et sale.
Il fût un temps d’amour sauvage mais réel, un temps de la valse et du sourire naïf. La nostalgie n’est malheureusement que des souvenirs qui font plus de mal que de bien.
Brel avait remarquablement –ou pas- dit un jour : « La qualité de l’Homme s’apprécie selon sa démesure ».  Ce connard a totalement raison, mais ne savant point que la conscience humaine se dégrade, malheureusement. Que beaucoup aimer, beaucoup haïr, beaucoup faire ne mène qu’à la ruine intellectuelle, émotionnelle et résolument, physique.  Ce connard de Brel parlait intrinsèquement de l’échec aussi, cet opium du diable et clé des ténèbres.  Quel être, ô puissant, ne pleure son corps devant ce qu’il n’a pas eu. Nous revenons à l’enfance, à ce moment où notre mère nous ôte le téton que nous désirions toujours, et on noie nos yeux dans le liquide de la honte.
Notre vision du monde était nombriliste, on veut tout, on désire tout, on ne se soucie de rien. Nous étions le centre de l’attention, et soudainement, le téton n’est plus dans la bouche, et les cris recommencent pour être le roi, encore une fois. Mais cette fois, nous ne sommes pas Rois, nous sommes des serviteurs d’une éthique, d’un code, d’un principe, d’une loi ou d’un sentiment, la liberté nous ne connait plus, et nous nous faufilons sous les draps de ce que nous appelons, communément : notre vie.